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Bienvenu dans le Caudrésis-Catésis,

petit territoire niché au sud de Valenciennes et à l’est de Cambrai, dans le Nord de la France.

Sa vie a longtemps été rythmée par la cadence des  métiers à tisser,

des métiers de dentelle ou à broder.

L’industrie textile a façonné les villes de cette région

et aujourd’hui encore on y trouve des ateliers de dentelle et broderie, ces métiers d’art unique .

Partez à la rencontre de ces femmes et hommes tisserands,

brodeurs, tullistes, confectionneurs !

Déroulez le fil de leur histoire, leur parcours, leur mémoire,

et retrouver leurs gestes, leur savoir faire, l’agitation des ateliers,

la finesse des tissus travaillés !

TISSAGE

Bien avant la Révolution Industrielle, le tissage a été pendant des siècles une activité renommée dans le Caudrésis-Catésis ; ce territoire bénéficiant de conditions hydrographiques idéales et de l’influence dynamique des villes drapières des Flandres.

Au départ, on tisse à domicile, dans les caves. On tisse des mouchoirs, des serviettes, des torchons, des draps, sur des métiers à la main qui demandent de mobiliser en même temps les bras et les jambes. Le Caudrésis-Catesis se spécialise dans le tissage de la batiste de lin.  

Avesnes-les-Aubert

 Leone & Claude

A Avesnes-les-Aubert, au début du XXe, on compte plus de 1500 tisseurs et tisseuses, soit quasiment la moitié de la population du bourg. Les tisseurs à domicile sont appelés les mulquiniers. Un chef d’atelier leurs distribue le travail à fournir. Leone et Claude nous livrent quelques souvenirs.

 Solange

Avec la révolution industrielle, les métiers à tisser mécaniques se développent. Des grands ateliers et usines textiles se créent dans la région, en parallèle de l’activité à domicile. Les conditions de travail y sont très rudes. Solange, qui est entrée au tissage mécanique à 14 ans, nous raconte.

Le Cateau-Cambrésis

 Jean-Paul Burlion 

Au Cateau-Cambrésis la grande famille Seydoux installe à la fin du XIXe une immense filature de laine et une industrie de tissage qui emploient de nombreux ouvriers et façonnent la ville. De génération en génération, les habitants du Cateau-Cambrésis vont travailler au tissage. Les produits issus des tissages Seydoux sont exportés dans le monde entier.
Dans la famille de Jean-Paul Burlion on travaille dans le textile depuis presqu’un siècle. Lui, a rejoint les usines Seydoux a 14 ans, comme apprenti tisseur. Découvrez avec lui les coulisses de ces ateliers.
 

DENTELLE

La dentelle se développe dans la région du Caudrésis-Catesis, où il y a déjà beaucoup de tissages, dans le courant du XIXe.
La dentelle est réalisée sur des métiers Leavers inventés au début du XIXe. Ces métiers permettent de fabriquer une dentelle similaire à celle fabriquée à la main au fuseau, d’une très grande finesse, grâce à un système d’entrelacement des fils de trame et de chaîne.

Les premiers métiers à dentelle Leavers sont apportés clandestinement d’Angleterre via Calais. Placide Gabet installe ainsi le premier métier de dentelle à Caudry en 1826.

Avec l’essor industriel et le développement de la dentelle dans l’ensemble des tenues féminines, la prospérité de l’industrie dentellière explose à la fin du XIX. Caudry devient une des villes phares de cette industrie dans le Nord de la France.

Comme pour le tissage, l’essor de cette industrie contribue à façonner la ville de Caudry : la population explose au début du XXe siècle. A l’aube de la Première Guerre Mondiale on compte 600 metiers leavers pour 177 fabriquants de dentelle. Et l’industrie textile se modernise considérablement à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Les manufactures de dentelle regroupent plusieurs métiers leavers et embauchent de nombreux ouvriers : les préparateurs qui chargent les bobines de fil sur le métier, les tullistes qui sont responsables du bon fonctionnement de la machine, les raccommodeuses qui inspectent et réparent à la main la dentelle sortie du métier,…

Caudry

Allez à la rencontre de Jean-Louis Quenesson, un ancien tulliste passionné par les métiers Leavers et Aimé Jacquet une figure incontournable de la vie caudrésienne. 

Découvrez avec Renée Pierrat l’art de la broderie Cornelly, une manière très spécifique et délicate de broder et ennoblir la dentelle. 

Jean-Louis Quenesson 

Aimé Jacquet 

Renée Pierrat

Comme l’ensemble de la filière textile, l’industrie dentellière a subit la concurrence mondiale à partir des années 70, et la fermeture progressive de nombreux ateliers. Mais Caudry a réussit à maintenir une activité dentellière qui fait toujours sa réputation aujourd’hui avec une dentelle unique au monde, labellisée et essentiellement destinée à la haute-couture.

Laurent Bracq 

Héritier de quatre générations de tullistes, plongez dans l’univers d’une manufacture de dentelle aujourd’hui : la maison Jean Bracq, dont les dentelles se retrouvent jusque sur les marches de Cannes…  

BRODERIE

On connait tous l’image de la brodeuse, brodant à la main à la lumière de la bougie des petits mouchoirs… mais il existe aussi la broderie mécanique !

A Villers-Outréaux, qui connait aussi une tradition de tissage à domicile bien avant la Révolution Industrielle, la broderie arrive avec l’influence des moines de l’abbaye voisine de Vaucelles. Le premier métier à broder à bras est installé en 1888. Il permet de reproduire avec exactitude les mouvements de la broderie à la main et de fabriquer ainsi des broderies d’une très grande finesse.

Contrairement à l’industrie dentellière, il y a très peu de grands ateliers ou usines. La broderie se fait à domicile. De nombreux habitants font l’acquisition d’un métier à bras qu’ils installent dans leur cour. Ils deviennent alors façonniers. Le donneur d’ordre leurs distribuent le tissus et les tâches à réaliser.

Les métiers à bras sont remplacés progressivement par les métiers automatiques de type Jacquard : le motif n’est plus réalisé manuellement mais c’est un carton perforé, le carton Jacquard, qui dicte à la machine les mouvements à effectuer.

Villers-Outréaux

Yves Cazé 

Brodeur dans un petit atelier familial confectionnant essentiellement des rideaux, nous présente sa machine.

Dans les années 1970 on compte 141 fabricants avec 403 métiers. Villers-Outréaux est le fleuron de la broderie française, regroupant à elle seule 50% des métiers à broder du territoire.

Comme pour la dentelle et le tissage, la broderie connait une crise majeure à partir des années 1980 avec le développement de la mondialisation. L’activité s’essouffle mais quelques artisans brodeurs ont réussi à poursuivre leur activité en se diversifiant et modernisant.

Corentin Potencier

Il a repris l’atelier de broderie familiale, son arrière grand-père était déjà brodeur. Avec lui, plongez dans les archives des broderies d’époque de cette famille, réputée notamment pour le fameux crocodile Lacoste.

Sebastien et Andre Lévêque 

Il a lui aussi fait le choix de reprendre, avec son frère, la maison LÉVÊQUE, l’entreprise familiale de broderie, créée par leur père André Lévêque. A travers ce portrait croisé, découvrez l’évolution de la broderie durant ces cinquante dernières années, et les dernières technologies de broderie avec pose de paillettes, presque uniques en France.

CONFECTION

La confection est la chaîne finale de l’industrie textile puisqu’il s’agit de découper les tissus, assembler les différentes pièces ensembles, afin de construire le vêtement. La confection est la fabrication en série de vêtements. Dans un territoire aussi riche en industrie produisant différents tissus, il est donc normal de retrouver de nombreuses usines de confections !  

Walincourt-Selvigny

Jean-Paul Hutin 

Fondateur de la société MANUGO (manufacture Hutin-Gonthier), il nous raconte comment la confection a évolué au fil du siècle : des petits ateliers familiaux aux usines cadencées ….

CRÉDITS

Réalisation générale : Mathilde Mouzon
Production : Les Nouveaux Ballets du Nord Pas de Calais
Développement et design d’interaction: Debora Din Ebongue, Diane Din Ebongue
Graphisme : Anaïs Loison
Réalisation vidéo : Amélie Poirier & Mathilde Mouzon
Image : Justine Pluvinage & Mathilde Mouzon
Son : Aurélie Valentin & Amélie Poirier
Montage : Justine Pluvinage, Amélie Poirier, Mathilde Mouzon
Etalonnage : François Engrand
Retranscription : Cécile Dominiquin & Gabrielle Oster
Chargée de production : Suzy Gournay.

Une production cofinancée par :
Pictanovo, fonds d’aide à la création audiovisuelle associative avec le soutien du Conseil Régional Hauts-de-France
Le Musée des Dentelles de Caudry dans le cadre du label « Le Musée sort de ses murs » décerné par le ministère de la Culture/Direction générale des patrimoines/Service des musées de France avec un soutien financier exceptionnel de l’Etat.
L’Office de Tourisme du Cambresis
Partenaires : Musée des Dentelles de Caudry, Maison du Patrimoine d’Avesnes les Aubert, Musée
Matisse du Cateau-Cambrésis, Maison de la Broderie de Villers-Outréaux

Remerciements : Louis Quenesson, Renée Pierrart, André et Sebastien Lêveque, Yves Cazé, Corentin Potencier, Laurent Bracq, Solange, Léone et Claude Revaux, Marie-Louise Canone, Jean-Paul Hutin, Aimé Gabet pour le temps accordé à la rencontre et à l’échange, pour avoir ouvert la porte de leurs univers textiles et de leurs souvenirs
Célia Fleury, Brice Dejonhe, Katell Palix, Angélique Chevalier, Emilie Geloguen, Marie-Claude Bisiaux, Françoise Brancourt, Emmanuelle Macarez, la médiathèque du Cateau-Cambrésis pour le soutien accordé à ce projet